Les différentes institutions représentées par des médecins épidémiologistes ou des pédiatres experts, ont parfois bien du mal à définir des recommandations nutritionnelles communes. Et nous, diététiciennes, tentons de conseiller au mieux nos jeunes parents en adaptant notre discours .

Pour lever tout doute sur les supplémentations souhaitables ou la progression de la diversifications alimentaire, voici les principaux points à retenir d’une conférence animée par le Professeur Patrick Tounian, Chef du Service de nutrition Pédiatrique de l’Hôpital Trousseau à Paris sur l’alimentation de 0 à 3 ans.

De 0 à 4 Mois : Si l’allaitement maternel doit être toujours privilégié, il ne faut pas culpabiliser une maman si l’allaitement n’est pas souhaité ou pas possible.

Entre 4 et 6 Mois : c’est l’âge des découvertes et de la diversification alimentaire. Elle doit être débutée en introduisant le plus tôt possible des aliments à fort potentiel allergisant afin d’en diminuer le risque d’allergie ultérieure : arachide, œuf cuit puis cru, poisson, fruits à coque et blé (gluten !). Introduction à faire AVANT 6 mois.

Règles importantes de la diversification :

  • Conserver au moins 3 tétées ou  biberons de lait infantile chez le bébé de 6 mois à 1 ans afin d’assurer la totalité des besoins en fer et acides gras essentiels. Chez un bébé exclusivement allaité après 6 mois, il faut complémenter en fer.
  • Ajouter systématiquement de la graisse (huile, beurre) dans tous les plats salés, petits-pots du commerce afin d’assurer les 40% d’apports énergétiques sous forme de lipides recommandés. Privilégiez les huiles colza, soja ou noix dont les graisses vont aider au bon développement su système nerveux de bébé. (L’huile d’olive est plus adaptée à l’adulte dans le cadre de la prévention des maladies cardio vasculaires).
  • Proscrire la viande hachée mal cuite et les laits et fromages non pasteurisés pour éviter le risque de contamination par E. Coli. Jusqu’à l’âge de 5 ans.
  • Respecter l’évolution des textures afin de prévenir le refus ultérieur des morceaux
    • 4 à 6 mois : mixé (lisse)
    • 8 à 10 mois : mouliné (moins lisse)
    • > 10 mois : petits morceaux de taille et de dureté progressivement croissante.

Quelques points à éclaircir :

  • Il n’est pas nécessaire de limiter les apports en protéines car aucun effet délétère (obésité ultérieure, risque pour les reins) n’a été démontré.
  • Il est tout à fait possible d’ajouter raisonnablement du sel et du sucre dans les repas de bébé afin d’en améliorer le gout. Il n’a jamais été démontré que cela favorisait une appétence ultérieure accrue pour le gout salé ou sucré. De plus, la préférence gustative pour le gout sucré n’est pas relié a un risque accru d’obésité.  
  • Il n’’existe aucun moyen de prévention de l’obésité ayant démontré son efficacité chez le nourrisson et le jeune enfant, notamment au cours des 1000 premiers jours.  

De 1 à 3 ans : la consommation d’au moins un biberon de 250 ml par jour de lait de croissance est recommandée par la Société Française de Pédiatrie afin d’assurer au mieux les apports en fer. Elle devra être poursuivie jusqu’à ce que l’enfant soit en mesure d’ingérer au moins 100 g de produit carné/jour, donc jusqu’à 3 à 6 ans selon les cas.

En Pratique les besoins en fer absorbé entre 1 et 3 ans sont de 0.7 mg/j
Ce qui peut être apporté par      
360 ml de lait de croissance
250 ml de lait de croissance + 30 à 40 g de produit carné
– 40 l de lait de vache !!
– 125 g de produit carné (ce qui est impossible chez le petit enfant !)
– 930 g d’épinards cuits
– 1.4 k de légumineuses cuites